Cela vous est sûrement déjà arrivé. Il est midi et demi, vous avez faim mais le fait d’avoir une tâche à terminer vous enlève cette sensation désagréable. Ce processus est tout à fait naturel.

Quand la faim se fait ressentir, l’estomac et les intestins libèrent une hormone digestive (la ghréline). Elle navigue dans le corps jusqu’à certaines zones précises du cerveau comme l’hypothalamus. « Cette partie du cerveau est celle qui gère tout ce qui est lié à la survie comme la reproduction, le stress ou la faim », explique Gilles Mithieux, chercheur en nutrition au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

La faim peut être psychologique

« La sensation de faim peut être physiologique ou psychologique »,poursuit le chercheur. Dans un premier temps, cette sensation peut être ressentie à cause du taux de sucre dans le sang (glycémie). Dès lors que ce taux baisse, les intestins envoient des signaux au cerveau pour suggérer la faim.

Mais la faim peut aussi être suggérée par le cerveau lui-même. Certaines personnes ont juste besoin de voir l’heure pour se dire qu’elles ont envie de manger. D’autres ont beau avoir envie de manger, la sensation de faim ne vient pas. En cause ? L’occupation. « Je vous assure que si vous êtes poursuivi par un lion, vous n’aurez pas envie de manger, quelle que soit l’heure », illustre Gilles Mithieux.

Ça vous donne faim ? (Photo : Fotolia)

Des priorités effacées

Le cerveau ne perçoit pas toujours les signaux envoyés. Il est parfois« monopolisé par autre chose et efface donc les priorités », décrit le chercheur du CNRS. Pour illustrer ce processus, Gilles Mithieux donne un exemple concret : « Lorsque vous vous brûlez, les nerfs de votre main envoient des signaux forts à votre cerveau car ils sont douloureux. Si vous passez immédiatement votre main sous l’eau froide, vous aurez la sensation d’avoir moins mal car d’autres nerfs s’activeront pour vous faire ressentir le froid. »

« Manger provoque en nous du plaisir, il ne faut pas que ça devienne une contrainte », énonce le scientifique. Alors, sauf s’il y a une pathologie, mieux vaut attendre d’avoir faim pour manger. « La faim doit rester un phénomène naturel », conclut le chercheur.